- DUBCEK (A.)
- DUBCEK (A.)DUB face="EU Caron" アEK ALEXANDRE (1921-1992)Né le 27 novembre 1921 à Uhrovec en Slovaquie. Son père, charpentier, est un des fondateurs du Parti communiste tchécoslovaque; en 1925, s’estimant menacé dans son pays, il émigre avec sa famille en U.R.S.S., où il reste treize ans. C’est ainsi qu’Alexandre Dub face="EU Caron" カek reçoit une éducation entièrement soviétique. Lorsque la famille revient en Tchécoslovaquie, en 1938, il suit des cours d’ingénieur et adhère au Parti communiste. Pendant la guerre, il milite dans la résistance slovaque. Il est blessé à deux reprises, tandis que son frère est tué.En 1949 commence sa carrière dans l’appareil du parti, où il devient en 1951 membre suppléant du comité central. Libéré de ses fonctions en 1955, il retourne à Moscou où, après trois années d’études, il est diplômé de l’École politique supérieure du Parti communiste soviétique et revient dans son pays. Il entre au comité central et, en 1959, dirige l’organisation du parti pour la région de Bratislava. Après avoir occupé divers postes au secrétariat du P.C. tchécoslovaque et du P.C. slovaque, il est nommé (avril 1963) premier secrétaire du P.C. slovaque et membre du présidium (bureau politique) du P.C. tchécoslovaque. Il fait alors réhabiliter beaucoup de ses compatriotes qui avaient été accusés de nationalisme bourgeois pendant la période stalinienne, et, sans l’avoir peut-être voulu, se fait le défenseur des intellectuels qui revendiquent une plus grande liberté d’expression, et des Slovaques qui réclament une meilleure répartition des ressources et des responsabilités. Aussi, quand, après une lutte acharnée, Novotny est obligé, le 5 janvier 1968, de quitter la direction du parti, Dub face="EU Caron" カek est-il élu premier secrétaire. Il paraît être l’homme d’un compromis entre les «libéraux» et ceux qui veulent maintenir avec un peu plus de souplesse qu’auparavant les prérogatives du parti.Peu à peu, toutefois, il reprend à son compte les aspirations des militants qui exigent une rupture complète avec le stalinisme. Il encourage la recherche d’un «socialisme à visage humain», tolère une liberté d’expression sans précédent en pays communiste, symbole du Printemps de Prague. Ses expériences effraient l’U.R.S.S. et un certain nombre de démocraties populaires qui lui reprochent d’avoir porté atteinte au monopole du parti. En dépit de ses déclarations de fidélité au pacte de Varsovie, il est de plus en plus suspect aux yeux de ses collègues étrangers et doit sans cesse s’expliquer, se justifier. À Cierna-Nad-Tisou, il pense avoir persuadé les dirigeants soviétiques qu’il contrôle parfaitement la situation; qu’il a l’appui de la population alors que six mois plus tôt le P.C. était au creux de la vague; que sa politique ne peut qu’enrichir, non menacer, le socialisme. Pourtant, moins d’un mois après cette rencontre, les troupes du pacte de Varsovie envahissent la Tchécoslovaquie. Dub face="EU Caron" カek est emmené à Moscou. Ne trouvant pas à Prague les concours sur lesquels ils comptaient, les Soviétiques se voient obligés de le libérer, de négocier avec lui et de lui restituer au moins provisoirement le pouvoir. Dub face="EU Caron" カek consent à la «normalisation», comme l’exige le Kremlin, mais il n’a pas du tout d’elle la même conception que les Soviétiques. Pour ces derniers, il faut redonner au parti et à son appareil l’autorité totale qu’il avait jusqu’à la fin de 1967. Dans l’esprit de Dub face="EU Caron" カek, il suffit, par souci de réalisme, de corriger quelques excès du Printemps et de poursuivre la politique engagée en janvier 1968.Le malentendu, ou le jeu de cache-cache, se prolonge jusqu’en avril 1969. Tirant prétexte d’incidents (suicide de l’étudiant Jan Palach, manifestations après un match de hockey), les Soviétiques exigent une application stricte de la normalisation. Ils ont d’ailleurs préparé la relève. Le 17 avril 1969, Dub face="EU Caron" カek est remplacé à la direction du parti par Gustáv Husák, mais reste membre du présidium du P.C. et devient président du Parlement. En septembre, il est démis de ces fonctions et est nommé ambassadeur en Turquie, où il reste jusqu’en juin 1970. Puis, victime des purges visant les protagonistes du Printemps de Prague, il travaille pendant près de vingt ans comme employé du ministère des Eaux et Forêts à Bratislava. Il fait un retour remarqué sur la scène politique pendant la «révolution de velours», à la fin de novembre 1989. De décembre 1989 à juin 1992, il est président du Parlement fédéral, le second personnage de la République tchécoslovaque. Sa disparition coïncide avec celle de l’État tchécoslovaque, auquel il était resté attaché.
Encyclopédie Universelle. 2012.